Quand l’innovation sauve les TPE
L’innovation au sens large est aujourd’hui un enjeu majeur pour les TPE, notamment pour les commerçants, qui doivent faire face à la concurrence d’Internet. Au-delà des problématiques concurrentielles, innover permet aussi d’améliorer sa productivité, de ménager du temps et de capter une nouvelle clientèle. Plus que jamais, l'innovation se présente comme une condition sine qua non à la survie des TPE.

Pourquoi innover ?
L’Innovation est une bonne réponse au besoin des TPE de perdurer dans un environnement commercial, artisanal ou industriel d’étendue locale, nationale ou internationale.
Les TPE innovantes :
- sont plus aptes à maintenir leur position sur le marché,
- ont une meilleure croissance,
- conquièrent de nouveaux marchés,
- diversifient leurs activités,
- sont plus actives à l’export.
L’Innovation est synonyme de compétitivité : elle permet d’envisager une augmentation d’activité, donc de chiffre d’affaires, la consolidation de la position concurrentielle, la prise de parts de marché supplémentaires et l’amélioration des marges. Elle permet de garder la maîtrise de son métier et de son savoir-faire et d’anticiper la réponse aux nouveaux besoins de ses clients.
Dans certains cas, l’innovation va au-delà de la croissance d’une TPE. Elle permet tout simplement de la sauver et de garantir une reprise d’activité viable.
Cas numéro 1 : des robots sauvent une TPE
Fin 2011, CFT Industrie, TPE de neuf salariés spécialisée dans les petites pièces métalliques en Eure-et-Loir, était très proche de la fermeture après avoir perdu son principal client. La petite usine doit absolument se moderniser pour survivre. Son repreneur fait appel au Centre technique des industries mécaniques (CETIM) dans le cadre du programme Robot Start PME pour accompagner financièrement cette modernisation. CFT Industrie investit alors dans un outil de gestion de production assistée par ordinateur et surtout, dans un robot soudeur. Une révolution pour cette TPE : un chiffre d'affaires boosté de 43 % et un bénéfice net de 150 000 euros sur un an.
Cas numéro 2 : l’innovation pour réinventer ses produits
En 1984, Louis Garneau crée une marque de vêtement hyperventilés destinés aux cyclistes. Cette activité, qui est d’abord un loisir se développe jusqu’à devenir une TPE à part entière. Mais au fil des années, la concurrence augmente et Louis Garneau est contraint d’innover pour survivre : “L'innovation est vraiment ce qui nous a sauvés dans les moments difficiles, comme les récessions et les baisses de marché. Dès le départ, j'ai compris qu'elle était synonyme de: "Faire différent de". Nous avons traversé six périodes lors desquelles nous avons inventé et réinventé nos produits pour être différents. Par exemple, la première innovation a été de concevoir des cuissards de couleurs, alors que le marché mondial n'offrait que le noir. Ce n'est pas une grande innovation, mais nous l'avons fait.”
Cas numéro 3 : diversifier son catalogue pour pérenniser
Abridéal, entreprise landaise spécialisée dans la commercialisation et l'installation d'abris de piscine connaît plusieurs périodes difficiles depuis 2006. En quelques années, Abridéal voit 35% de son CA s'envoler et doit se séparer de la moitié de ses collaborateurs. Après une analyse de la concurrence, l’entrepreneure Véronique Massieu décide d'investir 1 million d'euros en recherche et développement pour mettre au point de nouveaux abris. “Nous nous étions endormis sur nos lauriers, analyse la dirigeante. Jusqu'en 2005, nous n'avions qu'un seul produit en catalogue. Il est vrai qu'il se vendait bien.” Très vite, l'entreprise développe deux nouveaux abris de piscine coulissants. L’un d’eux obtient même le prix de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) en 2008. Grâce à eux, l'entreprise renoue avec la croissance.
Se faire aider pour innover
Des aides et accompagnements permettent aux TPE d’innover plus sereinement. Il existe notamment des aides publiques à l’échelle locale par la Municipalité, le Conseil Général, le Conseil Régional, la Direction régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE). Il est aussi possible de recourir à des aides nationales via l’État, l’ADEME, OSEO, les OPCA. Il est aussi possible pour un entrepreneur d’être aidé par des organismes comme les Pôles d’Innovation, la Chambre de Métiers, ou encore les Centres régionaux d'innovation et de transfert de technologie (CRITT).