Décarbonation des entreprises : de quoi s’agit-il et qui est concerné ?
A l’heure de l’urgence climatique, les instances du monde entier se mobilisent pour trouver des solutions pérennes et vertueuses, capables de restaurer ou préserver notre écosystème.
Parmi les mesures phares considérées, l’une d’elles fait consensus : il s’agit de la décarbonation. Mais cette démarche, à laquelle on réfère depuis bientôt 15 ans, n’est pas toujours facile à comprendre. Et autant de questions vous préoccupent à juste titre : Comment se décarboner ? C'est quoi la décarbonation de l'industrie ? Qu'est-ce que veut dire décarboner ? Pourquoi faut-il décarboner ?
Justement, grâce à cet article, répondons ensemble à votre interrogation principale : qu’est-ce que la décarbonation ? Et en quoi cette démarche vous concerne, vous les Pros ?
Le point de départ de la décarbonation : comprendre l’empreinte carbone
Nos activités réchauffent excessivement la planète
Entreprises, individus, collectivités : l’ensemble de nos activités ont un impact sur l’environnement, et sur le réchauffement de la planète.
Nos transports, notre chauffage, nos déchets, notre consommation de biens ou de services dégagent des gaz à effet de serre (GES) en grande quantité, exprimés en équivalent CO2 (= dioxyde de carbone), et mesurés à l’aide un indicateur appelé l’empreinte carbone.
Ces dernières années, nos émissions de gaz à effet de serre (GES) se sont extrêmement accrues, devenant écologiquement insoutenables. Les gaz sont présents en si grande quantité dans notre atmosphère que la planète a du mal à les évacuer. C’est leur accumulation qui provoque le réchauffement climatique.
Les solutions mises en place pour la décarbonation
Pour contrer ce phénomène néfaste, les instances du monde entier, gouvernementales ou non, se concertent régulièrement. Des COP (Conferences of the Parties) se tiennent par exemple chaque année depuis 1995, ou encore les Sommets de la Terre, nés en 1972.
Chacune de ces rencontres officielles a donné lieu à des objectifs précis et mesurables. En lien avec le principe de décarbonation, on peut mentionner par exemple la neutralité carbone à l’échelle européenne d’ici 2050 (adoptée lors du Pacte vert pour l’Europe de 2020). Ou encore la limitation du réchauffement en deçà de 2 degrés Celsius (adoptée lors des Accords de Paris de 2015). Toutefois, ces accords sont non contraignants. Ils sont donc rarement respectés.
Les gouvernements et associations réfléchissent également à la mise en place de moyens pour atteindre ces objectifs.
C’est donc dans ce contexte que la notion de décarbonation a vu le jour, entre 2018 et 2019.
La décarbonation : de quoi s’agit-il ?
Définition de la décarbonation
La décarbonation, c’est l’ensemble des mesures et des techniques qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) rejetées par les activités humaines.
L’objectif de la décarbonation, c’est de rétablir l’équilibre entre les émissions issues des activités humaines et la capacité d’absorption de la planète – pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone à horizon 2050, fixé à l’échelle européenne.
A qui s’adresse la décarbonation ?
Pour répondre à cette question, il faut s’intéresser à la répartition des sources d’émission de gaz à effet de serre (GES) en France. Les secteurs et organisations qui ont le plus d’émissions le plus de dioxyde de carbone sont en effet ceux qui doivent en priorité mettre en place des actions de décarbonation.
Une étude menée par le Citepa révèle que 70% des gaz à effet de serre émis en France proviennent de l’utilisation d’énergie, et plus précisément de l’énergie consommée par :
- Les transports (30%)
- L’industrie (21%) : manufacturière, construction, énergie
- Les bâtiments résidentiels et tertiaires (19%)
Les 30% restants des gaz à effets de serre émis en France proviennent des déchets, des procédés solvants et industriels, et de l’agriculture.
Source : Citepa, 2018
Ce que sous-tendent ces chiffres, c’est que les entreprises ont une responsabilité certaine vis-à-vis des émissions de gaz à effet de serre (GES). Il est donc primordial que ces dernières se mobilisent pour baisser leurs émissions de GES et appliquent une logique de décarbonation concrète.
Les TPE et PME sont-elles concernées par la décarbonation ?
A ce jour, seules les entreprises de plus de 500 salariés sont concernées par la réalisation obligatoire d’un bilan gaz à effet de serre, et donc par des actions en lien avec le principe de décarbonation, afin de réduire leur empreinte carbone.
En outre, seules les entreprises des transports et de la production d’énergie de chaleur doivent s’engager dans une démarche de décarbonation.
Toutefois, nous avons tous à gagner à nous engager en matière de sobriété énergétique et de transition écologique.
Concrètement, comment fait-on pour décarboner ?
Plusieurs solutions existent pour permettre aux entreprises de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
La plus technique : décarboner son énergie
Les entreprises qui souhaitent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre ont la possibilité de se tourner vers l’une de ces trois solutions :
- Recourir aux énergies renouvelables et de récupération, comme l’éolien ou le solaire. Ces solutions ont un faible taux d’émissions (voire pas du tout) de gaz à effet de serre. Un virage vertueux vers lequel nous pouvons vous accompagner chez ENGIE, grâce à la solution solaire My Power.
- Séquestrer une partie de leurs émissions de CO2. Ce processus, très technique et dont la durabilité fait encore débat, consiste à récupérer le dioxyde de carbone au niveau des installations émettrices (centrales thermiques, aciérie, etc), à le concentrer et à le stocker dans un site géologique (océan, sol...) pour éviter son rejet dans l’atmosphère.
- Respecter les quotas du marché carbone. Chaque année, la Commission Européenne définit un plafond d’émissions de gaz à effet de serre. Ce plafond est par la suite partagé entre les différents acteurs du marché (entreprises, collectivités, etc.) sous forme de quotas échangeables. A la fin de chaque période, les acteurs du marché doivent avoir observé un équilibre entre les quotas qu’elles possèdent, et les émissions dont elles sont responsables.
Si jamais elles ont dépassé le quota qui leur a été attribué, les entreprises doivent s’acquitter d’une amende. A l’inverse, si elles sont en deçà de leur quota, les entreprises peuvent soit revendre le surplus, soit garder un « crédit » pour l’année suivante.
Il est important de souligner que ces deux dernières méthodes concernent principalement les grosses entreprises du secteur de l’industrie.
La plus constructive : réaliser des travaux de rénovation
Engageant mais efficace, vous pouvez également effectuer des travaux de rénovation énergétique au sein de votre entreprise.
Cela consiste par exemple à :
Repenser votre isolation thermique : murs, toitures, combles, etc. Un bâtiment bien isolé permet d’éviter la déperdition de chaleur et d’optimiser le chauffage de vos locaux.
Augmenter la luminosité de vos locaux par l’installation de plus grandes fenêtres ou baies vitrées, de manière à tirer profit de l’énergie provenant du soleil.
Attention toutefois à ne pas vous lancer dans des travaux de grande envergure sans réaliser un bilan approfondi au préalable ! Certaines installations de vos locaux sont peut-être déjà optimales.
La plus accessible : adopter de nouveaux réflexes au quotidien
D’autres actions, aussi efficaces que simples à mettre en place, sont également recommandées pour réduire l’empreinte carbone de votre entreprise. Elles concernent davantage le fonctionnement interne de votre entreprise et l’adoption de nouveaux gestes au quotidien.
Vous pouvez commencer par revoir votre consommation d’énergie, comme par exemple :
- Choisir une offre d’électricité verte pour limiter au maximum votre consommation d’énergies fossiles, fortement responsables d’émissions de gaz à effet de serre
- Vérifier dès l’achat la performance énergétique de votre matériel électronique, à l’aide des étiquettes ou des fiches mises à disposition
- Utiliser des ampoules LED, moins gourmandes en énergie
- Éteindre vos appareils électroniques à la fin de la journée plutôt que de les mettre en veille
- Installer un thermostat connecté dans vos locaux, qui contrôle la température et l’optimise
- Ou simplement baisser le chauffage de vos locaux d’un degré
Vous pouvez également repenser votre empreinte numérique :
- Favoriser les appareils reconditionnés ou en location plutôt que neufs
- Dans vos emails, éviter de joindre des fichiers trop volumineux, ou alors passer par des sites de transferts temporaires
- Systématiser les gestes numériques plus vertueux : vider la corbeille de votre messagerie, limiter le nombre d’emails envoyés ou le nombre de destinataires...
Il peut également être intéressant de reconsidérer vos partenariats externes et verdir votre chaîne d’approvisionnement. Vous pouvez par exemple choisir de ne vous entourer que de partenaires engagés dans une démarche de durabilité pour vos matières premières ou même pour votre restaurant d’entreprise.
Vous pouvez enfin mettre en place des initiatives qui favorisent la mobilité douce pour vos collaborateurs et vous-même : développement d’une plateforme de covoiturage d’entreprise, aménagement d’abris à vélos, ou bien encore une subvention à 100% pour les transports en commun.
Pour plus d’informations, vous pouvez vous rendre sur le site de l’ADEME, qui vous présente plus en détail cette démarche en 5 étapes-clés.
Quant à ENGIE, nous nous tenons à vos côtés pour vous accompagner dans votre démarche de transition énergétique et de réduction de votre empreinte carbone. Écogestes spécialement pensés pour vous, les Pros, bilan personnalisé de votre situation énergétique : nous sommes disponibles pour vous aider dès aujourd’hui pour préparer demain.