Élevage laitier : économiser de l’électricité en salle de traite

5 min de lecture Mis à jour le 17/04/2025
Mis à jour le 17/04/2025 5 min de lecture

En élevage laitier, le bloc traite est le principal poste de consommation électrique. De nombreuses économies sont possibles grâce à des astuces allant du simple bon sens à l’investissement dans des équipements spécifiques, aujourd’hui assez bien connues des éleveurs.

Les dépenses énergétiques dans un élevage laitier

 

En élevages de vaches laitières, le bloc traite est le principal poste de consommation électrique. En moyenne, il capte 85 % de l’énergie totale utilisée sur l’atelier lait.  Bien sûr, les consommations varient entre les élevages, selon la conception de la salle de traite, l’âge et l’entretien des équipements, les pratiques de production…  Malgré ces disparités, la majorité des consommations se répartit entre le refroidissement du lait avec le tank, et la production d’eau chaude sanitaire pour nettoyer les installations.

 

Répartition des consommations électriques du bloc traite

Les principaux postes de consommation électrique dans l’atelier lait sont : 

  • Le tank à lait : il stocke et refroidit le lait de 35°C à 4°C. Il consomme 22 Wh/L de lait en moyenne. Ce chiffre dépend de l’aménagement de la laiterie. 

  • Le chauffe-eau : il fournit l’eau chaude sanitaire nécessaire pour nettoyer les installations de traite et le tank. Il consomme entre 10 et 30 Wh/L de lait. Un chiffre qui varie selon le type de chauffe-eau, son âge, son entretien et les pratiques de nettoyage.  

  • La pompe à vide : elle consomme de l’électricité pour faire fonctionner la machine à traire. 

  • Autres dépenses énergétiques : l’éclairage du bloc traite et de la stabulation des animaux, les distributeurs automatiques de lait pour les veaux, etc.  

Source : Institut de l’élevage, échantillon de 60 exploitations réparties en France. 

Diminuer les consommations du tank avec un pré-refroidisseur de lait

 

Le refroidissement du lait est la principale source de consommation d'énergie en salle de traite. Le pré-refroidisseur diminue la température du lait avant son entrée dans le tank en utilisant de l'eau froide. Ainsi, le lait est à 17-23 °C au lieu de 35°C. Ce système, qui fonctionne par échange thermique entre le lait chaud et l’eau froide, permet d'économiser 40 à 55 % de l'énergie nécessaire au refroidissement du lait. 

L’eau tiédie à 15-18°C peut être réutilisée pour abreuver le troupeau ou pour laver les quais de la salle de traite. 

Le prix d’un pré-refroidisseur de lait varie entre 3 500 et 6 000 € (matériel et pose) selon le type de technologie. A cela, s’ajoute éventuellement le coût de l’équipement nécessaire pour valoriser l’eau tiède. Le prix total peut donc monter à 4 000 - 10 000 €. Le retour sur investissement dépend également du prix moyen de l’électricité. Plus l’énergie coûte cher, plus les économies seront conséquentes.  

Pré-refroidisseurs de lait tubulaires ou à plaques

Il existe deux types de pré-refroidisseurs de lait : 

  • Le pré-refroidisseur à plaques : il est composé de plaques empilées dans lesquelles l’eau et le lait circulent à contre-courant. Il est peu encombrant et modulable en cas d’agrandissement du troupeau. Son point faible est sa sensibilité à l’encrassement. Il faut donc ajouter un filtre à lait pour retirer les poils, morceaux de paille… 

  • Le pré-refroidisseur tubulaire : il est constitué de deux tubes imbriqués l’un dans l’autre. L’eau froide circule à contre-courant du lait. Ces modèles sont plus encombrants et moins modulables, mais offrent un plus grand temps d’échange thermique.  

Économiser sur le chauffage de l’eau avec un récupérateur de chaleur

 

Un récupérateur de chaleur installé sur le tank à lait permet de préchauffer l’eau de lavage. Il engendre 60 à 90 % d’économies sur le chauffage de l’eau. Le récupérateur capte les calories émises par le lait chaud grâce à un échangeur de chaleur. Il est installé en série entre le condenseur et le compresseur du groupe frigorifique du tank à lait.  

Son installation doit être réalisée par un professionnel du froid. Elle nécessite l’accord de la laiterie, si elle est propriétaire du tank.  

Le coût d’investissement se situe entre 1 000 et 3 000 € pour un récupérateur à échangeurs à plaques. Il est de 2 500 et 4 000 € pour un récupérateur à échangeurs tubulaires internes. Cela inclut le matériel (échangeur de chaleur, ballon de stockage, accessoires) et la pose. 

 

Récupérateurs de chaleur à échangeurs tubulaires ou à plaques

Les deux types de récupérateurs existants sont : 

  • Le récupérateur à échangeurs tubulaires internes : l’eau à chauffer est stockée dans un ballon. Le fluide frigorigène du tank circule dans un serpentin à l’intérieur du ballon, permettant l’échange thermique avec l’eau. La qualité du serpentin doit être très bonne. En effet, s’il se perce, l’eau peut pénétrer dans le système de refroidissement du tank et entrainer une panne grave.  

  • Le récupérateur à échangeurs à plaques : l’eau et le fluide frigorigène circulent à contre-courant. Un fois préchauffée, l’eau est stockée dans un ballon relié au chauffe-eau. Ce système est plus sensible à l’encrassement. 

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Une pompe à vide à débit variable

 

Les pompes à vide représentent 15 à 20 % de la consommation électrique d’une salle de traite. Pour les robots de traite ou les blocs traite fonctionnant plus de 6 h par jour, l’installation d’une pompe à vide à débit variable peut être intéressante. Elle peut entrainer une économie de 40 % d’électricité sur ce poste de consommation.  

Son coût varie entre 7 500 et 10 000 €, ce qui représente un surcoût de 2 500 à 3 500 € par rapport à une pompe classique.  

Une laiterie bien conçue pour économiser l’électricité

 

En diminuant de 5°C la température moyenne de la laiterie, l’éleveur peut économiser 18 % de sa consommation électrique. En premier lieu, il est donc important d’installer le tank dans un local bien isolé et ventilé, à l’abri des variations de températures extérieures. Le condenseur du tank à lait doit être bien ventilé.

 

Faire circuler l’air autour du tank à lait

Si le groupe frigorifique du tank à lait est à l’intérieur de la laiterie, il faut assurer une bonne circulation de l’air. L’Idele conseille de prévoir une entrée d’air basse d’au moins 0,85 m2 et une sortie d’air au moins égale à la surface du condenseur du groupe froid.  

Le groupe frigorifique peut être placé à l’extérieur de la laiterie : 

  • S’il est séparé du tank, il peut être installé sous abri clos et bien ventilé. 

  • S’il est indissociable du tank (tank compact), l’arrière du tank avec le groupe froid peut être placé à l’extérieur, sur une dalle béton et sous abri. L’accès au contenu du tank reste à l’intérieur de la laiterie.  

 

Entretenir le tank à lait 

Le tank à lait possède un condenseur, qui évacue la chaleur extraite du lait vers l’air ambiant (ou vers l’eau, quand un récupérateur de chaleur est installé). Le nettoyage régulier de ses ailettes est indispensable pour maintenir son efficacité.  

 

Limiter les pertes de calories du chauffe-eau 

Afin d’éviter les déperditions de chaleur, il est conseillé de placer le chauffe-eau dans un local bien isolé. Les canalisations partant du chauffe-eau peuvent aussi être isolées afin de limiter davantage les pertes.  

 

L'éclairage LED 

Le remplacement des lampes traditionnelles par des LED réduit significativement la consommation électrique. À intensité lumineuse équivalente, les LED consomment jusqu'à 70 % d'énergie en moins par rapport aux ampoules halogènes. Leur longue durée de vie, plus de 50 000 heures, réduit la fréquence de remplacement. Par ailleurs, la lumière produite étant proche de celle de jour, elle améliore le confort pour les animaux et les éleveurs. 

Comprendre ses consommations électriques pour mieux les maîtriser

 

Avant de décider d’équiper son tank à lait d’un pré-refroidisseur ou d’un récupérateur de chaleur, il faut connaître les consommations de son atelier lait. Pour comprendre quels postes sont les plus consommateurs d’énergie ou dysfonctionnent, l’éleveur peut installer des sous-compteurs électriques sous chaque appareil.  

Il peut aussi observer ses appareils. D’après Agrobio Bretagne, si le tank fonctionne plus de 30 minutes après la traite, le groupe frigorifique est peut-être sous-dimensionné par rapport au volume de lait. 

Un soutien financier avec les Certificats d’économie d’énergie

 

La France a mis en place les Certificats d’Économie d’Energie (CEE) afin de répondre aux obligations de la Directive Européenne sur l’Efficacité Énergétique.  

Ce dispositif permet aux agriculteurs de bénéficier d’un soutien financier en lien avec leurs performances énergétiques. Le pré-refroidisseur de lait et le récupérateur de chaleur sur tank à lait sont éligibles aux primes CEE.

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